Le 20 mai 2025, Andy Yen, PDG de Proton AG, a exprimé publiquement son inquiétude face à une proposition législative suisse visant à étendre la surveillance numérique. Cette réforme, si elle était adoptée, obligerait les fournisseurs de services tels que les VPN, les messageries chiffrées et les réseaux sociaux à collecter des données d’identification sur leurs utilisateurs et à fournir des moyens d’accès aux contenus chiffrés. Une telle mesure remettrait en cause les principes fondamentaux de la confidentialité en ligne.
Une comparaison alarmante: La Suisse sur les traces de la Russie?
Dans une interview accordée à la Radio Télévision Suisse (RTS) le 13 mai 2025, Andy Yen a qualifié cette proposition de « violation majeure du droit à la vie privée ». Il a souligné que cette révision législative tenterait d’implémenter des mesures déjà jugées illégales dans l’Union européenne et aux États-Unis. Selon lui, « le seul pays en Europe avec une loi à peu près équivalente est la Russie », une comparaison qui souligne la gravité de la situation.
Les implications pour les services de confidentialité en Suisse
La Suisse est historiquement reconnue pour ses lois strictes en matière de protection de la vie privée. Cependant, cette proposition législative pourrait contraindre des entreprises comme Proton VPN, NymVPN et Threema à revoir leurs politiques de confidentialité ou à envisager de quitter le pays. La collecte obligatoire d’informations d’identification et l’exigence de backdoors dans les systèmes de chiffrement mettraient en péril l’engagement de ces entreprises envers la confidentialité de leurs utilisateurs.
Une menace pour l’écosystème numérique suisse
La mise en œuvre de cette législation pourrait avoir des conséquences économiques et technologiques significatives. La Suisse pourrait perdre son statut de refuge pour les entreprises axées sur la confidentialité, ce qui affecterait son attractivité en tant que hub technologique. De plus, cela pourrait dissuader les startups et les investisseurs soucieux de la protection des données de s’implanter dans le pays.
Réactions de la communauté internationale
La proposition a suscité des réactions au-delà des frontières suisses. Des experts en cybersécurité et des défenseurs des droits numériques ont exprimé leurs préoccupations quant à l’impact potentiel sur la confidentialité en ligne à l’échelle mondiale. La Suisse, souvent considérée comme un modèle en matière de protection des données, pourrait voir sa réputation ternie si elle adoptait des mesures similaires à celles de régimes autoritaires.
Conclusion: Un appel à la vigilance
La proposition législative suisse représente un tournant potentiel dans la manière dont la confidentialité en ligne est perçue et protégée. Les entreprises, les citoyens et les défenseurs des droits numériques doivent rester vigilants et s’engager activement dans le débat pour préserver les principes fondamentaux de la vie privée. La consultation publique sur cette proposition s’est clôturée le 6 mai 2025, et les résultats détermineront l’avenir de la confidentialité numérique en Suisse.