Faut-il enfin abandonner les mots de passe?

protection par mots de passe

Le World Password Day, célébré chaque année le premier jeudi de mai, vise à sensibiliser le public à l’importance de la sécurité des mots de passe. Pourtant, malgré les risques évidents, ces chaînes de caractères restent le principal moyen d’authentification en ligne. Alors que la technologie évolue, une question persiste : pourquoi les utilise-t-on encore ?

Des failles connues mais toujours ignorées

Les mots de passe sont intrinsèquement vulnérables. Trop souvent simples, réutilisés, ou facilement devinables, ils constituent une cible de choix pour les attaques par force brute ou le phishing. Une étude récente révèle que « 123456 » reste l’un des mots de passe les plus utilisés au monde. En 2024 encore, des milliards de comptes compromis l’ont été à cause de mots de passe faibles.

L’illusion de complexité

Substituer des lettres par des chiffres ou des symboles n’est plus une stratégie efficace. Les systèmes automatisés de piratage intègrent ces astuces dans leurs algorithmes. Une vraie sécurité ne réside plus dans la complexité apparente, mais dans des méthodes modernes comme l’authentification multifacteur (2FA) ou biométrique.

Les passkeys : une alternative concrète

Face à ces limites, les grandes entreprises technologiques comme Apple, Google et Microsoft misent désormais sur les passkeys. Ces clés d’accès, basées sur la technologie FIDO, permettent une authentification sans mot de passe, via reconnaissance faciale, empreinte digitale ou appareil de confiance. Elles ne sont jamais stockées sur un serveur, ce qui les rend bien plus sûres contre les fuites de données.

Une adoption encore lente

Malgré les efforts de standardisation, l’adoption des passkeys reste inégale. De nombreux sites n’offrent toujours que le mot de passe comme seul moyen de connexion. Les habitudes des utilisateurs et la peur du changement freinent également cette transition, même si l’expérience utilisateur y gagne en simplicité et en sécurité.

Que faire en attendant ?

En attendant une adoption généralisée des technologies sans mot de passe, certaines bonnes pratiques restent essentielles :

  • Ne jamais réutiliser un mot de passe sur plusieurs sites.
  • Utiliser des mots de passe longs (au moins 12 caractères) et aléatoires.
  • Activer systématiquement l’authentification à deux facteurs.
  • Utiliser un gestionnaire de mots de passe fiable pour stocker et générer ses identifiants.

Conclusion

Le World Password Day rappelle chaque année que la cybersécurité commence par l’identification. Si les mots de passe font partie du passé, ils n’ont pas encore complètement disparu. Il est temps d’envisager sérieusement des alternatives plus robustes et de préparer l’avenir d’une authentification sans faille.